Recherches - Le Lauron, capitale des Camatuliciens ?


Le sol de Provence était occupé depuis la plus haute Antiquité par des populations de Ligures auxquelles se sont joints des Celtes. Ces Celto-Ligures, combattus par les Grecs massaliotes étaient constitués de 13 peuplades que les textes comparés de Strabon, de Pline et de Ptolémée nous permettent de dénommer et de replacer. Parmi celles-ci, les Camatuliciens sur le territoire de Toulon, jusqu’à l’embouchure de l’Argens. C’est pour lutter contre cette « ligue Salienne » que les « aigles romaines » passèrent le Var en 154 avant J.C..

 

Comme chacune des 13 peuplades, les Camatuliciens « occupaient un territoire limité par des montagnes, des vallons ou des cours d’eau, avec certaines tribus de leur clientèle, qui remplissaient souvent des espaces très étendus et vivaient sous l’autorité d’un chef de famille, lui-même subordonné à l’autorité du chef de la peuplade ». Comme chaque peuplade, les Camatuliciens avaient leur oppidum.

           

Dans l’introduction à son « Histoire de Toulon » parue en 1886, le Dr. Gustave Lambert, analysant les textes de Pline, de Strabon et de son contemporain Pomponuis Mela, en déduit que le « Lauron revestois » était l’oppidum des Camatuliciens. Pomponius Mela écrit en effet en citant les principaux points de la côte de Nice à Arles : « Après Athinapolis, Olbia et Laurion, et Cithariste, et Lacydion, port de Marseille et à côté, Marseille elle-même ».

 

Le Laurion, capitale des Camatuliciens (selon notre auteur), est situé entre Olbia (étendue en Saint-Vincent de Carqueiranne) et Cithariste (Cereste près de la Ciotat).

 

Le Dr Lambert indique : « Son occupation par une peuplade celtique est indiquée par des vestiges, aujourd’hui cachés sous les terres d’alluvion descendues des sommets de Caoumé ; celle des Romains est attestée par des inscriptions tumulaires, de nombreuses médailles et les traces certaines de l’exploitation d’une mine de cuivre, si cette exploitation ne remontait pas aux Camatuliciens ».

 

Nous pouvons ajouter que le « Saraillon », petit édifice servant probablement à la surveillance des eaux de la Foux (à 100 m en contrebas au sud-est de la tour) dont le toit en lauzes imbriquées à coffrage de roseaux, est également un témoin des temps les plus reculés.

 

Il y a donc de nombreuses traces d’occupation du territoire du Revest bien avant l’invasion romaine.


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